Depuis le mois de janvier je me plaignais du manque d’hiver
et de neige qui m’empêchait de profiter de mes nouveaux patins et de mes
nouvelles raquettes. Je réussis enfin à
convaincre Serge d’aller camper au Parc Algonquin au cours de la fin de semaine
de la fête de la famille 2016. A cette occasion, le parc organise des activités pour
petits et grands qui se tiennent au camping de Mew Lake et au Centre des
visiteurs. Mais voilà que la météo nous
joue un vilain tour; elle décide de nous imposer un froid sibérien pour samedi
et dimanche. Pensez-vous que cela allait nous décourager ? Absolument pas; ne
serons-nous pas à l’abri dans le ventre d’Oscar, notre Safari Condo?
J’apporte donc des plats déjà cuisinés que nous n’aurons
qu’à réchauffer, de l’eau, car la tuyauterie du
Safari Condo est remplie d’antigel, des vêtements chauds, nos sacs de
couchage en duvet ainsi que des couvertures supplémentaires. Serge ajoute une
chaufferette électrique et des films et séries que nous
pourrons écouter en soirée.
Vendredi après-midi, nous prenons la route en direction nord
par la 12, puis la 69 et la 11. Là, ça se gâte un peu, il commence à neiger et
de brusques bourrasques rendent la visibilité plus difficile et enneigent la
route jusqu’à Huntsville ce qui ralentit la circulation. Nous ne sommes pas les seuls courageux; les
amateurs de ski doos font la
queue-leu-leu comme nous en traînant leurs remorques. Nous avons déjà connu
pire sur cette route qui va du sud au nord et nous prenons notre mal en patience.
Nous arrivons à Mew Lake vers 15h30. Comme c’est notre premier camping d’hiver,
nous n’avions pas réalisé qu’il fallait prendre notre permis à l’entrée ouest
du parc. C’est ce que nous explique le très aimable gardien du parc qui nous dit
qu’il viendra nous le porter dans la soirée.
Ça c’est du service!
Serge enjambe le banc de neige pour aller brancher le fil
électrique d’Oscar au poteau jaune à peine déneigé et nous démarrons tout de
suite la petite chaufferette. Le
sandwich avalé en vitesse le long de la route est déjà loin et nous sentons la
faim. Le potage aux petits pois est vite réchauffé sur le poêle au propane et est bienvenu dans nos
estomacs.
Maintenant, il faut mettre le nez dehors. Il faut en profiter
car le -10°C ne se représentera pas de la fin de semaine. Pour samedi, on annonce -47°C avec le facteur
vent et quelques degrés de plus pour dimanche.
Serge propose que nous allions patiner. Je pensais que la patinoire
était sur le lac, mais non, elle est plutôt aménagée à côté de la bâtisse des
toilettes et douches, ce qui est bien pratique.
Il y a un feu de camp allumé et une tente chauffée pour s’abriter. Il faut dire que je n’ai pas patiné depuis 30
ans et je croyais que ça ne s’oubliait
pas. Erreur! Je fais deux tours
de la patinoire agrippée à une chaise de plastique qui traînait sur le bord de
la patinoire. Mes nouveaux patins me
donnent l’impression d’avoir les pieds dans le plâtre; pas du tout la sensation
que j’avais 30 ans plutôt. Pendant ce
temps, Serge tournoie sur la patinoire avec un bâton de hockey et se moque de
moi. Heureusement, la caméra est restée
dans le camion et il n’y a pas d’image de ma complète humiliation.
De retour à notre cher Oscar, nous nous réchauffons grâce à
la chaufferette du véhicule et la petite électrique. C’est là que nous
réalisons qu’Oscar n’est pas bien isolé pour les grands froids d’hiver. Malgré le tapis que nous avons installé sur
le sol, l’air froid s’infiltre par le plancher et les armoires. Hum! Il faudra remédier à cela la prochaine
fois. C’est là que Serge sort de son sac
des pantoufles T-Max qu’il nous a achetées pour la St-Valentin. Je n’ai jamais autant aimé mon Valentin. Nous soupons au son de la musique, puis une
fois la vaisselle faite, nous nous installons pour écouter quelques épisodes de
notre série préférée de l’heure : Agent Carter. A l’heure du dodo, nous nous réfugions dans
nos sacs de couchage super chauds, tellement chauds qu’il faut éteindre la
chaufferette du véhicule. Les seuls
moments pénibles furent quand nous avons dû nous lever pour le pipi de
nuit.
Au matin, les vitres sont toutes glacées et le thermomètre
indique -30°C à l’extérieur; mais le
soleil brille de tous ses feux sur la neige.
C’est vraiment joli à regarder ! Nous voyons des campeurs se diriger
vers les toilettes. Nous ne nous
pressons pas. Au menu ce matin, des gaufres belges que j’ai cuisinées à la
maison, accompagnées de confitures de griottes et de yogourt. Et oui, Serge a fait un effort pour déjeuner.
C’est mon tour d’aller visiter le bâtiment des
toilettes. Il y a plusieurs femmes à
l’intérieur et ça jase comme si on se connaissaient depuis belle lurette. « Avez-vous bien dormi? Étiez-vous sous
la tente ? Ah! C’est vous dans la van grise!
C’est votre premier camping d’hiver? Vous allez aimer cela. » Je
n’ai jamais fait tant de social dans les toilettes. Je me sentais faire partie d’une secte.
Serge débranche le fil électrique, déglace les vitres, puis
nous partons pour le Centre des visiteurs situé 13 kilomètres plus à l’est. Au programme, il y a des activités à
l’intérieur et à l’extérieur, mais nous n’avons pas le courage de partir en
randonnée en raquettes avec les guides.
Nous assistons à toutes les présentations au théâtre allant de la
photographie en hiver dans la nature, à l’histoire des raquettes, comment
reconnaître les traces des animaux dans la neige, etc. Pour nous dégourdir les jambes, nous faisons
le tour des expositions sur l’histoire du parc où se tient l’activité pour les
enfants. L’animateur est excellent mais il n’y a qu’une petite fille dans l’assistance;
elle devient donc la vedette de l’événement.
Nous avons bien aimé quand le grand-père de la petite fille s’est
transformé en ours noir qui hiberne et qu’il est ressorti de sa tanière avec
deux petits oursons. A la fin Serge a
tenté de se déguiser sans succès en orignal.
De retour à Mew Lake, nous
faisons le tour du camping où des
campeurs expérimentés nous font visiter leur tente et répondent à nos
questions. Elles sont chauffées par un
poêle à bois et nous sommes surpris de constater à quel point il fait chaud à l’intérieur. Une famille de six personnes loge dans l’une
d’elles, avec leurs deux chiens. Il s’agit d’une tente « Artic Oven »
12 par 18 pieds qui est fabriquée en Alaska ( www.alaskatent.com). Ils
ont 6 lits de camp superposés deux par
deux (Disc-O-Bed Cam-O-Bunk chez Bass Pro Shops). Il y a aussi des tentes, pour une ou deux
personnes, de type tipi. . Il y a même un
iglou en démonstration. A notre grand
étonnement, nous réalisons que la plupart des gens campent sous la tente; nous
avons vu seulement 4 VRs et une tente-roulotte.
Nous nous arrêtons à un
feu de camp de groupes où des marshmallows nous sont offerts pour être grillés
sur le feu. Difficile de résister aux
marshmallows et à la chaleur du feu. Un
peu plus loin, des employés du parc font cuire des hamburgers et hot dogs sur
des barbecues qu’ils nous offrent pour un prix minime. Nous terminons notre virée à
la tente qui annonce du chocolat chaud gratuitement. Une vingtaine de personnes s’y sont déjà réfugiées
pour se réchauffer et jaser.
Les activités se terminent
à 18h00 et les campeurs regagnent leurs abris pour la soirée et la nuit. Comme nous avions laissé la chaufferette allumée,
nous retrouvons l’antre d’Oscar tout chaud.
Serge met de la musique pendant que je prépare le souper et j’ai droit
aux « hits » des années 50, 60 et 70 et je dois deviner qui les
chante. Vous aurez devinez que Serge est
un grand nostalgique.
A notre lever dimanche
matin, le thermomètre indique -37°C à l’extérieur. Donc rien ne presse pour mettre le nez
dehors. Petit à petit le temps se
réchauffe jusqu’à -24°C, ce qui nous encourage à aller faire de la raquette
dans les sentiers de Mew Lake. Le vent s’est
calmé aujourd’hui et au soleil on peut même dire qu’on ne sent pas trop le
froid. Au début du sentier, les amateurs
de photographie d’oiseaux sont installés près des mangeoires avec leurs
trépieds et leurs puissants objectifs. Pour ma part, j’ai choisi d’apporter une
mini-caméra qui se loge bien dans la poche de mon manteau. Les photos
exceptionnelles seront pour une prochaine fois. A la patinoire, des familles s’exercent
au curling, tandis qu’à l’autre extrémité des jeunes jouent au hockey. Il y en a pour tous les goûts.
J’essaie bien de
convaincre Serge de rester au camping une journée de plus, mais c’est sans
succès. Par contre, il est prêt à répéter l’expérience du camping d’hiver l’année
prochaine. Nous essaierons de convaincre
les enfants de se joindre à nous. Ils pourraient loger dans une des yourtes du
camping.
WOW, quelle belle expérience. Nous avons essayé le camping d'hiver quelquefois et nous avons bien aimé. Le Safari Condo nous sert souvent quand on va chez notre fille ou chez des amis. Cette année, nous avons investi (si peu) pour isoler les fenêtres et ça paraît.
RépondreEffacerDe plus en plus de campings offrent des possibilités en hiver et pourquoi pas.
J'ai beaucoup aimé vous lire, merci!
La prochaine fois, nous isolerons sous le plancher et dans les armoires en plus des fenêtres. Nous avons aimé avoir toute la nature d'hiver à notre portée et aller jouer dehors. Merci pour votre bon commentaire.
EffacerQuel beau weekend! Vous avez bien su en tirer partie malgré le froid polaire! Bravo!
RépondreEffacerMaintenant nous savons qu'on peut avoir beaucoup de plaisir à camper l'hiver, même par un froid polaire. Le couple qui était les hotes du camping avait une roulotte plus grande que votre VR. Ils sont là tout le mois de février. Vous aimeriez cela.
EffacerEuh...je ne crois pas que notre VR soit fait pour ce genre de camping. L'habitacle est vaste, pas super isolé et haut à chauffer. C'est bien beau la chaufferette au propane mais ça mène un bruit d'enfer. On ne pourrait certainement pas ouvrir l'extension. Mais j'avoue que c'est sûrement une expérience super intéressante! Vous m'épatez Patricia et Serge!
EffacerIl faudrait que vous essayez les yourtes alors. Ici au Parc Algonquin, elles peuvent loger 5 personnes. Cependant il faut réserver 5 mois à l'avance car elles sont très populaires. Si vous venez ici un jour, dites-nous-le et nous irons vous rejoindre.
EffacerQuel courage, juste à vous lire J'AI GELÉ brr brr brr
RépondreEffacerJe me demande qui est cet "Anonyme"
EffacerJ'adore té lire Patricia. Ça me donne presque le goût mais je préfère ma chaleur de la Californie/Arizona
RépondreEffacerTrès beau billet plein d'informations. J'ai ajouté cette escale pour l'hiver prochain. robidouxrejean.blogspot.com
RépondreEffacerOn s'y rencontrera peut-être, avec un peu de chance.
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