Camping à Mew Lake
C’est lundi matin, presque l’heure du diner, et nous partons
Serge et moi avec Maya (9 ans) pour un séjour d’une semaine au Parc Algonquin. Nous
avons prévu passer deux jours au camping de Mew Lake et nous rendre ensuite à
Ragged Lake pour une expédition de cinq jours en canot-camping. Joël, Julie, Camille (6 ans) et Chloé (3 ans) doivent nous
rejoindre au camping le jour suivant afin que nous puissions tous partir tôt en
canot mercredi matin, le but étant d’arriver en avant-midi sur le lac afin
d’obtenir le meilleur site. Thierry et
Enzo arriveront jeudi matin. Mona ne
pouvant se joindre à nous, c’est le fils d’un couple de leurs amis qui se joint
à nous.
Au bout de 2 heures et demie nous effectuons un premier
arrêt à Algonquin Outfitters à Oxtongue Lake pour récupérer le canot Kevlar 16
pieds que nous avons loué. Les employés
ont la gentillesse de l’installer pour nous sur le toit de l’auto. C’est vrai
que nous sommes bien connus à cet endroit car c’est là que nous laissons
beaucoup de dollars chaque hiver lorsque nous allons au chalet. Les vêtements et les articles de sport sont
très attrayants et on y trouve toujours un petit quelque chose auquel on ne
peut résister.
Cette année nous avions réservé un site à côté du lac pour
permettre aux enfants d’aller se baigner et jouer dans le sable tout en gardant
un œil sur eux. Une fois la tente
montée, l’abri installé, il nous reste à préparer le souper en compagnie des
nombreux moustiques qui se font une fête d’avoir du sang neuf. Pour leur faire faux bond, je pars en canot
sur le lac avec Maya. Malheureusement le
vent se lève et mes manœuvres pour m’éloigner de la plage n’obtiennent aucun
succès. Maya essaie bien de m’aider mais ça prendrait 4 bras bien forts pour
faire tourner le canot et le faire avancer face au vent. Finalement un bon samaritain m’aide à accoster
et Serge vient récupérer le canot. Mon
orgueil en a pris un coup!
Au lever mardi matin, Maya demande à quelle heure Camille va
arriver. Elle s’ennuie de sa cousine et copine de jeu. Question difficile à répondre car Joël et
Julie sont assez imprévisibles avec l’horaire.
Pour occuper la journée, nous nous rendons au Centre des visiteurs où
nous visitons pour la nième fois l’exposition sur la faune et la flore du parc,
celle des indiens et des premiers visiteurs. Revoir les expositions, accompagnées des yeux
d’un enfant, nous les fait regarder différemment. Maya pose des questions et s’exclame devant
les animaux et nous cherchons les réponses avec elle sur les panneaux
explicatifs. Nous avons encore appris
quelque chose.
Un orignal rencontré sur la route |
Pendant que Serge et Maya se dirigent vers la boutique de
souvenirs, je vois au tableau de l’auditorium qu’une présentation débute dans 2
minutes. Difficile de sortir Maya de la boutique car elle a déjà trouvé quelque
chose qu’elle voudrait bien que grand-papa lui achète. Je dois avoir été assez convaincante car elle
se laisse entraîner vers l’auditorium.
On y retrouve un grand nombre d’enfants assis par terre près de
l’estrade, des parents assis plus haut et 2 animateurs qui s’adressent aux
enfants. Le thème de la présentation est
« quels moyens utilisent les animaux pour trouver leur « girlfriend
ou boyfriend ». En langage d’adulte
« comment s’y prennent-ils pour trouver un partenaire pour
s’accoupler ». Les animateurs
choisissent des enfants pour personnifier le chevreuil, le lion, le dindon
sauvage, la grenouille, l’araignée, etc,
et leur remettent des déguisements. Tous les enfants se prêtent au jeu avec
enthousiasme et spontanéité, sauf Maya qui boude encore.
Alors, pourquoi pensez-vous que le mâle est la plupart du
temps plus beau que la femelle dans le règne animal? C’est pour séduire la femelle (c’est elle qui
a le dernier mot finalement), et pour impressionner ses adversaires qui voudraient s’aventurer sur son terrain de
chasse.
Nous allons ensuite visiter le musée du bucheron, à
l’extrémité est du parc, qui est situé en plein air. Les bâtiments et les équipements nous
racontent la vie des bûcherons dans les années 1800 et 1900. Maya nous lit quelques panneaux explicatifs,
ce qui lui permet de s’intéresser à ce qu’elle voit.
De retour au camping au début de l’après-midi, nous
retrouvons les moustiques et la pluie commence. Serge s’installe sous l’abri
avec Maya et ils jouent aux cartes avec le jeu qu’il a acheté à la boutique de
souvenirs. Le jeu s’intitule « Zebra » et est composé de cartes très
colorés représentant le papa, la maman, la sœur et le frère de différents types
d’animaux. Le jeu fut un franc succès
car ils ont joué tout l’après-midi tandis que je lisais dans la tente.
Une partie de cartes sous la pluie |
Et la question est revenue : « Quand est-ce que
Camille va arriver? » Je les
appelle et j’apprends qu’ils sont en route mais qu’ils ne seront pas au camping
avant 19h00. Comme c’est eux qui apportent
le souper, nous prenons une collation pour calmer nos appétits. Nous les voyons enfin arriver et, en vrais
citadins, ils sont en pantalons courts et en T-Shirts. Les moustiques les ont vus venir aussi et ils
se sont garrochés sur eux. Pendant que Julie cherche des vêtements plus
appropriés dans l’auto, Serge et Joël s’affairent à installer la tente, tandis
que je m’empare de la glacière pour préparer le souper. Ce sera des hamburgers ce soir. Maya entraîne Camille à la plage et Chloé
suit. Ils ont vu une maman cane avec ses
petits qui se promènent. Dans le temps
de le dire, Chloé patauge dans l’eau et réussit à faire pénétrer l’eau dans ses
bottes. Elle a maintenant les pieds
mouillés. Maman Julie n’est pas
contente. Nous terminons la soirée au
coin du feu jusqu’à ce que nous ayons brûlé tout le bois acheté la veille.
Départ pour Ragged Lake
Mercredi matin après
le déjeuner, il faut défaire le campement et tout replacer dans les sacs à dos
et sacs hydrofuges. Le problème est qu’avec la pluie de la veille, les tentes
et l’abri sont encore mouillés. Finalement j’avoue que ce n’était pas une bonne
idée de venir camper deux jours avant de partir en canot-camping. On s’en souviendra l’année prochaine.
Après avoir récupéré les permis pour camper dans le parc
intérieur, nous nous dirigeons vers
Smoke Lake, d’où nous partons, après avoir mis tout l’équipement dans les deux
canots. Pour l’occasion, Joël a loué un
canot à trois sièges et Camille trône au milieu du canot avec sa rame à la
main, comme une princesse. Maya est bien
déçue que notre canot n’ait que deux sièges.
On lui promet qu’une fois rendue à notre emplacement de camping, nous
pourrons échanger les canots. Ce n’était
pas la première fois que nous traversions Smoke Lake, mais il semble qu’au fil
des ans nous avions oublié combien il est long et venteux. C’est au bout d’une heure et demie que nous
arrivons au portage après s’être débattus avec le vent et les vagues. Pas question de prendre de moments de repos
sur ce lac. Heureusement pour nous, le
portage n’a que 240 mètres, mais il faut le parcourir plusieurs fois pour
réussir à transporter tout le bagage et les canots. Chloé le parcourt même trois fois et la
dernière fois en pleurant car elle veut que papa ou maman la prenne dans leurs
bras, ce qui est impossible car ils sont chargés de sacs. L’heure du dodo de
l’après-midi de Chloé est déjà dépassée et la petite répète « qu’elle veut
aller à sa maison ». Enfin, le
portage est terminé, Chloé se console en mangeant des cerises, et nous sommes
prêts à partir sur Ragged Lake à la recherche d’un site extraordinaire pouvant
accueillir 3 tentes, un abri, 9 personnes et suffisamment d’espace pour que les
petits et les grands puissent s’amuser.
Le portage entre Smoke Lake et Ragged Lake |
Une pause "cerises" dans le portage |
Au bout d’une heure nous apercevons un beau site sur la pointe
d’une baie, occupé par une famille où les enfants s’amusent à cœur joie. On l’aurait bien aimé celui-là. Nous continuons à pagayer et découvrons le
site suivant qui a un beau coin-foyer ouvert sur le lac. L’accès à l’eau n’est pas facile, mais nous
décidons de nous y installer quand même.
Au bout du lac, nous voyons une plage où nous pourrons nous rendre nous
baigner en canot avec les enfants le lendemain. Nous installons les tentes et l’abri mais
réalisons bien vite qu’il y a très peu d’endroits plats pour les tentes, notre
coin est certainement le plus pentu et déjà nous envisageons une nuit de
glissade sur nos matelas de sol.
Au moment où nous nous apprêtons à préparer le souper, un
canot s’approche avec à son bord une femme et deux jeunes enfants. Nous les avions aperçus se promenant depuis
un certain temps dans les alentours. Joël
s’approche de l’eau car la dame veut lui parler. Elle est désespérée; avec le vent, elle
n’arrive pas à diriger son canot et retourner au site où se trouve son époux. En bons samaritains, Serge et Joël prennent
leur canot en charge avec tous les passagers à bord et attachent leur propre
canot à l’arrière. Une heure plus tard,
nous les voyons revenir. Le mari de la
dame fut bien surpris de voir arriver sa petite famille sous escorte. Serge et Joël sont devenus les héros du jour.
Une famille en détresse |
Serge et Joël leur portent secours |
Ce soir je suis en charge du souper, ce sera du poulet et
riz au cari. Tout le monde aime cela
mais j’ai mal dosé la quantité d’eau nécessaire pour réhydrater le mets. J’ai
encore du progrès à faire pour être pleinement satisfaite. Grâce au nouveau filtreur à eau Platypus que
Serge a acheté, nous n’avons plus besoin de pomper. C’est une corvée que nous
sommes heureux de laisser tomber. De
plus, nous obtenons de l’eau filtrée en grande quantité rapidement et nous en
avons besoin de beaucoup pour réhydrater notre nourriture.
Serge a un nouveau filtreur à eau |
Vers 20h30, un autre canot s’approche de notre site. L’homme nous dit « Bonjour ». « Tiens »,
je me dis, « quelqu’un qui parle
français ». C’était Thierry qui
arrivait avec Enzo et je ne l’avais pas reconnu. Il avait son allure d’homme des bois. On a bien ri.
Maya était très heureuse de retrouver son papa, mais sa maman lui manque. Nous passons une autre soirée au coin du feu
où brûle le bois mort que Serge et Joël avaient coupé dans l’après-midi. Les hommes vont monter les sacs de nourriture
dans les arbres pour les protéger des ours et autres bestioles, bien contents
qu’ils soient si légers cette année et cela grâce à la bouffe que nous avons
fait déshydrater avant de partir.
On déménage
Jeudi matin après
le déjeuner, Maya, Camille et Chloé s’installent sur l’envers d’un canot pour
jouer aux cartes. Encore une fois, le
jeu « Zebra » fait fureur.
Pour la circonstance les enfants arborent leurs déguisements car le
thème de notre expédition cette année est « On se déguise en indiens ».
Une partie de Zebra |
Séance de maquillage
Nos indiennes en herbe prennent leur rôle au sérieux. Elles décident qu’il faut se maquiller. Après s’être maquillées entre elles, elles
entreprennent de maquiller les parents.
On y passe tous. Même Enzo exerce ses talents sur nous.
C’est l’heure d’aller à la plage. Tous partent en canot, à l’exception de Joël,
Julie, Chloé et moi. Les enfants s’amusent à fabriquer des châteaux de sable.
On s'en va à la plage |
Joël amène Chloé faire un tour sur le lac pendant que Julie et moi finissons
de nous préparer. Je me demande bien
pourquoi Joël part dans la direction opposée… c’est qu’il a une idée en
tête. Il voulait vérifier si le beau
site aperçu la veille était maintenant disponible. Il revient tout excité et s’exclame « Il
faut déménager, le site est libre et il est superbe, beaucoup mieux
qu’ici ». Moi je suis bien d’accord mais Julie n’est pas convaincue. Nous
faisons des plans. Nous irons reconduire Julie et Chloé à la plage, ensuite
Serge reviendra avec nous, ils me débarqueront sur le nouveau site pour que je
m’assure que personne ne vienne s’y installer avant nous. Faites-moi confiance,
je suis une excellente police. Puis ils
iront démonter les tentes, défaire l’abri et embarquer tout le bagage
dans le canot. Cela leur a pris deux
voyages, puis Thierry en a effectué un autre pour son propre équipement. Comme des pros, nous avons tout remonté et
tout le monde était d’accord pour dire que c’était une bonne idée. De plus, le coin-cuisine est beaucoup plus
fonctionnel, les troncs d’arbre qui entourent le feu de camp sont taillés à
plat, ce qui offre une grande surface pour préparer les repas et faire la
vaisselle.
Les serpents
Les bûcherons
Pour avoir un beau feu de camp, il faut couper du bois; la
hache et la scie se font aller au bout des bras de nos vaillants hommes. Enzo est très fier de manipuler la
hache. Espérons que sa maman ne nous en
voudra pas.
La baignade
Après tant d’efforts, la baignade est de rigueur. Les grands sautent à l’eau et les petits s’y
aventurent craintivement, c’est que l’eau est trop froide à leur goût. On profite de l’occasion pour faire
disparaître les traces de maquillage qui ornent encore les visages.
Les filles décident ensuite de jouer à la coiffeuse. Julie se prête au jeu pendant que Joël et
Enzo s’installent au bord de l’eau pour lire. C’est là que je m’installe un peu
plus tard pour terminer de lire un roman de Marc Levy.
Pour souper, Thierry nous prépare sa spécialité de
camping : un macaroni au fromage avec bacon et croûtons. C’est encore une fois un succès. Ça a pris trois boîtes pour satisfaire nos
neuf appétits. Nous installons les chaises
sur le bord de l’eau, à l’endroit où le soleil nous inonde encore de ses
rayons; nous décrétons cet endroit « notre salle à manger ».
Un délicieux macaroni au fromage |
Vendredi matin,
Chloé, dans sa tenue de matin frais, se rend au bord du lac pour jeter des
roches dans l’eau. C’est son activité préférée.
L’eau est calme et la forêt de l’autre côté du lac se reflète dans
l’eau. Les souliers des baigneurs attendent sagement sur un rocher qu’on vienne
les récupérer.
Petit à petit le soleil se faufile à travers les arbres et
vient nous réchauffer dans le coin-cuisine.
Ce matin je suis en charge du déjeuner, au menu ce sont des œufs
brouillés avec légumes et jambon que je réhydrate. Camille en réclame deux fois, elle dit que
c’est son meilleur déjeuner. Le chef est content.
Puis nous allons tous dire bonjour à la famille de serpents
qui sortent de dessous les rochers pour se chauffer au soleil, ils ont de très
jolis yeux bleus.
A l’heure de la vaisselle, Chloé prend les choses en main et
décide qu’elle lave la vaisselle avec oncle Thierry. Satisfaite de son travail, elle nous laisse
le soin de tout ranger.
A nouveau une séance de maquillage. Maya est bien fière du
maquillage qu’elle a fait à son père. Les deux s’amusent et Thierry se prend très au sérieux se croyant un
véritable chef indien. Puis c’est au
tour de Julie, les filles y mettent tout leur cœur et, ma foi, c’est assez
réussi.
Les canards nous
visitent
Avons-nous piqué la curiosité des oies avec nos allures
de famille indienne? Toujours est-il que papa, maman, oncle et tante oies viennent nous présenter leur petite famille.
Un peu plus tard, c’est une maman cane avec 21 bébés canetons qui
s’approchent de nous. Je la soupçonne
d’être en charge d’une garderie et qu’au programme du jour elle a organisé une
journée touristique chez les humains.
En après-midi, nous installons une couverture par terre; grands
et petits s’assoient autour pour jouer au jeu de Maya « Spot it! ». Si vous avez entre 6 et 106 ans, vous aimerez
ce jeu. Le jeu est simple, soyez le
premier joueur à trouver sur une autre carte du jeu, un des 8 symboles illustrés
sur votre carte. Il y a aussi différentes façons de jouer à ce jeu.
Puis c’est au tour des grands de prendre possession de la
couverture et de jouer à leur jeu préféré « Game of Thrones ».
Une histoire d’amour
Les enfants s’amusent à
jouer à la cachette, même Enzo y prend plaisir. Chloé déclare qu’elle
aime Enzo car il joue avec elle. Il ne
manque pas d’endroits pour se cacher dans la forêt, derrière les arbres, près
de l’eau, et les enfants en profitent.
C’est au tour de Chloé de compter puis de partir à la recherche de Maya,
Camille et Enzo. Elle approche tout près
d’Enzo sans le voir. Celui-ci fait
« Bou! » et Chloé sursaute.
Elle a eu peur.
Le soir au coin du feu, Enzo appelle Chloé pour qu’elle vienne le voir. D’une petite voix timide
et boudeuse elle dit « Je n’aime plus Enzo ». On lui demande pourquoi car on ne comprend
pas. Elle répond piteusement
« Parce qu’il a dit « Bou! ».
Malgré tout, Enzo a su gagner à nouveau le cœur de Chloé par sa
gentillesse et ses jeux.
Ce soir, c’est Julie qui est en charge du souper. Elle réhydrate la ratatouille au bœuf qu’elle
a apportée. Nous nous installons tous
dans le coin salle à manger et dévorons la ratatouille jusqu’au fond du
pot. Une autre recette réussie.
La ratatouille au boeuf réhydraté |
Samedi matin,
Thierry nous prépare des crêpes au sirop d’érable pour déjeuner qu’il offre en
deux versions, soit avec des bleuets déshydratés ou nature. Moi j’opte avec les bleuets car j’adore les
petits fruits au déjeuner. C’est
maintenant un classique en camping," les crêpes de Thierry". Cest au tour des hommes de faire la
vaisselle. Mais où sont passés les filles ?
Elles se balancent dans le hamac; elles ont le choix car nous en avons
installé trois entre les arbres. Puis le
cuisinier/laveur de vaisselle a droit à un congé et il va faire une sieste dans
le hamac lui aussi.
Leçon de chavirage
Depuis que nous avons chaviré en canot il y a trois ans,
Joël organise à chaque année un chavirage volontaire. Cette année, peu d’entre nous se portent
volontaires. Il réussit quand même à
enrôler Enzo et Chloé. Je doute fort que Chloé ait compris ce que son papa lui
proposait quand il lui a demandé « Veux-tu venir chavirer avec
papa? » Elle a dû penser que c’était un nouveau jeu très amusant. Quand papa l’a tenue au bout de ses bras et
qu’elle s’est retrouvé submergé dans l’eau froide, elle n’a pas trouvé ça
drôle. Papa essayait de la convaincre
que c’était amusant mais peine perdue, Chloé hurlait. Je crois bien que Joël a perdu une candidate
pour la prochaine leçon.
Le tir à l’arc
Dans le portage, nous avons
transporté un grand sac vert sans savoir ce qu’il contenait mais Joël nous
demandait de le transporter avec précaution.
Le chat sort enfin du sac, je devrais dire le nouveau jouet de Joël. Il
s’agit d’un arc et de flèches. On ne
peut pas dire que Joël manque de suite dans ses idées. Après les déguisements et le maquillage, nous
avons droit à l’outil de chasse et l’arme des indiens. La forêt ne manque pas d’endroits où il peut
aller se pratiquer en compagnie d’Enzo, qui s’avère très doué, et en compagnie d’une
multitude de moustiques. Je me demande comment ils peuvent les supporter car je n’y
suis restée que quelques minutes, le temps de prendre des photos et je me suis
faite dévorer. Chloé est allée les voir à plusieurs reprises, s’est faite
piquer elle aussi et a même déclaré « Papa, je n’ai plus peur de la
forêt ». A la fin, Joël a brisé et perdu presque toutes ses flèches. Il a déclaré que l’année prochaine il allait
en apporter quinze.
Ce soir, c’est moi la responsable du souper. Je réhydrate le chili que je décore avec des
petits biscuits au fromage en forme de poissons. Pour dessert, je réhydrate des bananes que je
sers avec un pouding à la vanille et des biscuits Graham. Ce fut un énorme succès. On a même dit que
c’était le meilleur chili au monde! Je crois qu’ils exagéraient un peu; c’est
vrai qu’en camping, tout est bon. Chloé
en a peut-être trop mangé, elle réclame le petit pot.
Le chili réhydraté |
Le coin salle à manger |
Ce soir au coin du feu, nous jouons au jeu « Loup Garou »,
jeu qu’il faut jouer quand il fait noir.
Thierry est l’animateur. Il distribue une carte à chaque personne. Deux
d’entre nous avons une carte de Loup Garou, les autres sont les villageois. Durant
la nuit tout le monde dort et les loups garous tuent un villageois. Au matin, nous devons découvrir qui sont les loups garous et les tuer. Il arrive
que les villageois tuent l’un des leurs par erreur. Quand nous passons au 2e
niveau du jeu, Maya a la chance d’être le shérif et le loup garou en même
temps. Elle se tord de rire et naturellement elle gagne. A la dernière partie, maman Julie était un
loup garou et elle élimine Camille. Au
moment d’aller se coucher, Chloé lui dit « Maman, pourquoi tu as mangé
Camille? ». La naïveté des petits enfants est vraiment touchante, elle
nous fait craquer. Nous allons nous
coucher tôt ce soir car il n’y a pas de vent et les moustiques sont voraces.
Nous nous promettons de faire un beau feu le lendemain matin car il nous reste
beaucoup de bois et c’est notre dernière journée.
On joue au Loup Garou, tout le monde dort |
L'orage
Durant la nuit, le vent se lève, les huards sur le lac émettent
des cris effrayés, puis la pluie débute, tambourinant sur les tentes. Nous retardons le lever le plus possible car
la pluie ne veut pas diminuer.
Finalement ce sont les gouttelettes qui nous tombent sur le visage,
probablement par des coins moins étanches de la tente, qui nous décident. Nous
plions les sacs de couchage, rangeons les vêtements dans les sacs, enroulons
les tapis de sol et mettons nos imperméables pour sortir. Thierry était déjà allé chercher les sacs de
nourriture dans les arbres. D’un commun accord nous décidons que le déjeuner
serait du beurre d’arachides sur des tortillas et de l’eau pour boire. Nous
avalons notre déjeuner, protégés de la pluie par l’auvent qui a tenu bon toute la nuit.
Une petite accalmie nous permet de défaire les tentes,
emballer tout l’équipement et démonter l’auvent. Au moment d’embarquer dans les canots, la
pluie recommence. Rendus au portage, le
soleil apparaît dans le ciel. Nous
rangeons les imperméables et partons sur Smoke Lake qui nous semble encore plus
long et plus venteux aujourd’hui car nous avons un vent de face.
Ouf! Que nos bras sont fatigués lorsque nous amarrons au
quai de Smoke Lake. Après avoir tout rangé
dans les voitures, nous prenons la route à la recherche d’un restaurant car
nous avons les estomacs dans les talons.
Le service fut lent mais cela nous a permis de rigoler en se racontant
les aventures de ce canot-camping.Thierry a remis aux quatre enfants un écussion faisant d'eux des "canoe trippers" certifiés. Bravo les petits!
A la question « Pourquoi est-ce une bonne chose de
faire du canot-camping avec les enfants? », voilà plusieurs raisons.
-
Elles adorent s’amuser avec leurs cousines sans
avoir à retourner à la maison à la fin de la journée.
-
Dormir et se réveiller avec papa et maman, c’est
réconfortant
-
Elles apprennent à être moins difficile, car il
n’y a pas d’autres choix possibles que la nourriture que nous apportons.
-
Elles apprennent à supporter les moustiques sans
trop se plaindre. Ma phrase pour convaincre Maya était « Qu’est-ce que tu
préfères : avoir des moustiques ou un bras dans le plâtre? » Les
piqures de moustique disparaissent plus vite que le plâtre.
-
Elles apprennent à aller aux toilettes dans la
forêt, sur un coffret en bois. Combien
de fois avons-nous répété « Les enfants, n’oubliez pas de baisser le
couvercle, sinon les petits animaux vont grimper et tomber dans le trou ».
-
S’amuser à autre chose que regarder la
télévision.
-
Inventer des jeux avec un bâton, une corde. Ça
fait une canne à pêche.
-
Découvrir les petits animaux qui vivent dans la
forêt et sur le bord de l’eau.
-
Ne pas changer de vêtements deux fois par jour
et même les porter deux jours de suite.
-
Apprendre à vivre avec le strict nécessaire.
-
Se laver dans le lac même si l’eau est un peu
froide.
Ahhh... ça me rappelle les voyages de camping que je faisais avec mes cocos... J'avoue que tu me redonnes le goût d'aller camper !
RépondreEffacerSurtout n'attends pas que tes enfants aient des enfants eux-mêmes. Ça risque d'être long étant donné leur âge.
RépondreEffacerWOW! Vraiment de belles aventures! J'ai parlé de votre canot-camping à ma fille qui est très très nature. Elle était emballée. J'avoue qu'une expédition comme celle-ci, peut-être. Ce que nous faisions à l'époque, c'était un circuit avec 3 portages, monte-démonte, change de place à tous les jours, rapides, ça non, ça ne me tente plus. Quel âge ont tous ces beaux petits-enfants?
RépondreEffacerJustement, ma fille en fin de semaine est partie avec un autre couple pour une petite randonnée de 2 jours-1 dodo dans le Parc du Mont Tremblant. Ce sera la première fois avec leurs deux petits de 2 ans et 4 ans.
Les petites ont 9, 6 et 3 ans. Nous avons commencé à faire du canot-camping avec elles lorsqu'elles ont commencé à marcher. Maya avait 17 mois la première fois. Les années précédentes nous allions à Massasauga Provincial Park au sud de Parry Sound car nous pouvons y réserver un site spécifique de canot-camping. Nous avons nos préférés. Cependant il faut réserver 5 mois à l'avance pour les obtenir et cette année nous nous y sommes pris trop tard. A Ragged Lake, nous réservons des dates sur le lac mais aucun site en particulier. Nous aussi nous limitons les portages.
RépondreEffacerJ'ai oublié de dire qu'Enzo, notre invité, a 12 ans. Il se débrouille très bien car il fait du scoutisme.
RépondreEffacerDe bien beaux enfants! Merci!
EffacerOh misère... Je suis trop princesse pour ça, c'est connu! J'ai fait pourtant passablement de camping quand j'étais jeune... mais là, je mérite amplement mon Safari Condo!
RépondreEffacerQuelle belle semaine! On voit que vous vous êtes tous bien amusés.
RépondreEffacerta soeur Louise