Cette année, nous partons pour une semaine complète, ce qui
nécessite plus de nourriture, mais nous avons prévu le coup et tous nos repas
sont déshydratés, sauf pour le premier jour.
Mona n’est pas des nôtres car elle est allée visiter son père au
Nouveau-Brunswick. Enzo, un jeune
adolescent qui nous a adoptés et qui adore ce genre d’activité, la remplace et
fait équipe avec Thierry et Maya.
Les retardataires
Partis à 7h00 de la maison, nous nous arrêtons à Algonquin
Outfitters à Oxtongue Lake pour prendre possession des canots loués. Un
trois-places pour Thierry, Maya et Enzo et un deux-places ultra-léger pour Serge et moi.
A 10h30, nous faisons la queue à Canoe Lake pour obtenir notre
permis de camping sur Ragged Lake. Il aurait fallu partir un peu plus tôt et ne
pas trop s’attarder à Algonquin Outfitters pour éviter la foule. Finalement, nous stationnons les
voitures au point d’accès de Smoke Lake, mettons les canots à l’eau et les
remplissons de tous nos sacs.
Et vogue la galère
sur Smoke Lake qui est très calme en ce vendredi après-midi, ce qui
n’est pas fréquent. Ça nous prend quand
même 1 heure pour arriver au portage qui nous conduit à Ragged Lake. Comme nous avons emporté avec nous la tente
et les chaises de camping de Joël et sa famille, nous faisons trois fois
l’aller-retour dans le portage et ça creuse l’appétit. Une chance que nous avons un lunch léger sous
la main que nous avalons rapidement avant de repartir en canot.
Nous nous dirigeons tout de suite vers le site que nous occupions
l’année dernière, mais malheureusement d’autres campeurs viennent juste de s’y
installer. Nous allons explorer à
l’ouest de l’île et découvrons un site magnifique dont l’accès à l’eau est
facile et où nous pouvons installer trois tentes. Ce sera notre domaine avec
vue sur le lac et les montagnes pour la prochaine semaine. Il est 14h30 et nous installons le drapeau des
nordiques bien en vue pour marquer notre territoire.
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Enzo, Maya et Thierry sur Ragged Lake |
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Maya à l'arrivée sur le site de camping |
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Impossible de passer inaperçus, ici ce sont des québécois |
Joël, Julie, Camille et Chloé ont prévu nous rejoindre pour
souper car ils partiront plus tard de Pickering. Nous y allons de nos gageures sur l’heure de
leur arrivée. Cela va de 17h30 à 21h00.
Thierry nous prépare du spaghetti italien et nous en gardons pour
la famille retardataire. Vers 19h00, je
pars en canot avec Enzo pour aller aider Joël et Julie dans le portage. Pendant une demi-heure, nous les attendons à
la fin du portage, les yeux rivés sur Smoke Lake. Nous faisons bien des
pronostics et concluons qu’ils sont arrivés trop tard à Algonquin Outfitters
pour récupérer leur canot et ont décidé de dormir dans les environs du
parc. Nous revenons au site de
camping à 20h30 et la nuit commence à s’installer. Enzo mange le restant du spaghetti et nous terminons
de laver la vaisselle.
A 21h00, nous voyons des lumières sur le lac et entendons
des voix. Ça parle français. Nous n’en revenons pas de les voir arriver si
tard et de nous avoir trouvés. Joël a
reconnu le drapeau des nordiques au loin.
C’est l’euphorie, tout le monde est joyeux. Maya retrouve avec bonheur ses cousines Camille
et Chloé et Thierry se remet aux chaudrons pour préparer un autre repas de
spaghetti italien. Il était bien tard
quand le coin cuisine fut nettoyé et que nous sommes allés nous coucher. Les
étoiles brillaient dans le ciel.
Les jeux des petits
et des grands
Pas besoin de jouets pour les petits, la nature met à leur
disposition tout ce qu’il faut pour alimenter leur imagination. La terre, l’eau, les cailloux, l’herbe et les
canots se transforment en nourriture et en restaurant et nous n’avons qu’à
placer nos commandes pour obtenir des gâteaux et des pizzas.
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Le restaurant des filles |
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Camille, Serge, Maya avec les gâteaux et la pizza |
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Les cuisiniers à l'oeuvre |
Pendant que Julie et moi préparons le repas, Chloé s’amuse à
faire de beaux dessins dans son cahier à colorier.
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Chloé, notre artiste, à l'oeuvre |
En après-midi, c’est l’heure de la baignade pour les
non-frileux tandis que les plus frileux osent à peine mettre les pieds à l’eau
pour les laver. Il y a aussi Julie qui
vaque au lavage des vêtements comme le faisaient les mamans amérindiennes. Chloé s'est mise de la partie et a aidé sa maman.
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Camille, elle sautille d'une pierre à l'autre |
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C'est comme ça que Chloé est tombée à l'eau |
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Il paraît que l'eau n'était pas chaude |
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Quand les grands s'amusent comme des enfants |
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L'heure du lavage de pieds |
Lorsque le soleil se couche et que la nuit s’installe, vient
le temps de jouer à Werewolves, jeu préféré de Maya. Tout le monde s’amuse,
mais il faudra attendre encore un an pour que Chloé comprenne que les
loups-garous ne sont pas des vrais et qu’ils ne mangent pas sa maman.
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OUI! On joue aux loup-garous |
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Les cousines sont presque des jumelles |
Un p’tit tour à la
plage!
Le café est prêt, on sort les pitas, le beurre d’arachides
et le Nutella; c’est l’heure de déjeuner.
Sauf pour Julie que l’on surnomme la marmotte endormie car elle aime
bien paresser dans son penthouse au haut de la colline. Tant pis, Julie, ton
café sera froid.
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A l'heure du déjeuner |
Il fait bon passer du temps à ne rien faire sous les rayons
du soleil matinal. Joël a toujours quelque chose à raconter que ce soit parler
de son jeune temps ou de ses projets futurs.
Pendant ce temps, une sauterelle essaie de se faire amie avec Thierry, mais
celui-ci ne tombe pas sous son charme.
Elle a plus de chance avec les filles qui ont décidé d’adopter tous les
insectes qu’elles rencontrent et ne cessent de demander si elles peuvent les
apporter à la maison. En attendant,
elles leur font des petites maisons, des lits et leur préparent de la
nourriture.
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Thierry a de la visite |
Branle-bas général, nous partons pour la plage. Nous mettons dans les canots les serviettes
de plage, la crème solaire, les chaudières et les pelles pour faire de beaux
châteaux de sable. Joël se sent l’âme d’un
chevalier servant et aide Julie à mettre pied sur la plage. Pendant ce temps, les filles remplissent
leurs chaudières avec du sable et de l’eau et demandent l’aide de Joël qui est
l’as des châteaux de sable.
Malheureusement, celui-ci ne sera jamais terminé, faute de temps et
d’intérêt. C’est qu’il y a des traces étranges sur la plage. On les suit et nous découvrons qu’un cerf est
passé par là il n’y a pas très longtemps.
Une chance qu’on ne l’a pas vu car les filles auraient sûrement demandé si
elles pouvaient l’amener à la maison.
Pendant que tout le monde s’amuse, Serge et moi retournons
en canot à notre site de camping pour
préparer le dîner. Ce midi, ce sera du riz espagnol et pour dessert, des ananas
et des mangues déshydratés. Le verdict est unanime, recette à refaire l’année
prochaine. En revenant de la plage, Julie et Joël ont découvert des sangsues
entre leurs orteils. Non! ce genre de
bestioles on ne veut pas les rapporter avec nous, alors on les saupoudre de sel
ce qui les fait lâcher prise et disparaître.
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Notre site de camping |
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Joël, Julie et Chloé arrivent |
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C'est au tour d'Enzo, Maya, Camille et Thierry |
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On mange du riz espagnol |
En après-midi, Julie et moi décidons qu’il est temps de se
laver. Prenant notre courage à deux
mains, nous sautons à l’eau. Enfin!
Julie saute et moi j’avance péniblement en grimaçant. J’haïs l’eau froide. La baignade fut de
courte durée, le temps de se savonner et de se rincer.
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C'est Julie la sirène |
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Je n'aime vraiement pas l'eau froide |
Pour souper, Thierry nous prépare son fameux pâté chinois.
Enzo se demande ce qu’il y a de chinois là-dedans. Nous allons finir par le transformer en vrai
québécois à force de l’amener avec nous.
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Le chef Thierry à l'oeuvre |
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Le fameux pâté chinois avec son ketchup |
La soirée est superbe et un ciel sans nuage annonce que les
étoiles seront au rendez-vous ce soir.
Quand la noirceur fut totale, Joël, Enzo et moi sommes partis nous
promener en canot sur le lac afin d’admirer le ciel étoilé. Nous avons éteint nos lampes de tête et avons
ramé doucement pour ne pas déranger ce moment magique. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas
reconnaître la « grande ourse » juste au-dessus de nos têtes. Pendant ce temps, Thierry, Serge, Julie et
les trois filles étaient assis sur les rochers observant aussi ce beau
spectacle.
De la boue jusqu’aux
genoux
Après déjeuner, Joël et Enzo partent en canot pour explorer Parkside
Bay où se trouvent un grand nombre de sites de camping. Nous avons tellement vu de canots partir dans
cette direction qu’il nous semble que ce serait un bon endroit où aller lors d'un
prochain voyage de canot-camping. En
route, ils aperçoivent des rochers du haut desquels on peut sauter dans l’eau
pour se baigner; ça a beaucoup plu à Enzo qui essaie de convaincre Joël d’y
retourner une autre journée. Après avoir exploré la baie, il aurait été
logique de revenir à Ragged Lake par la même route de canot, mais pourquoi
faire simple quand on peut faire compliquer; ils décident donc de passer par la
route des portages, quatre en tout, et tous dans la boue. C’est vrai qu’ils ignoraient qu’il y en avait
autant. Ils reviennent donc au camping
couverts de boue et fatigués. C’est une
bonne excuse pour faire une pratique de chavirage. C’est donc eux qui la font car aucun autre membre du groupe ne se porte volontaire. Nous avons jugé qu’ils
en avaient plus besoin que nous.
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Après le déjeuner, l'heure de la vaisselle |
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Joël et Enzo reviennent des portages |
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Pratique de chavirage et nettoyage de boue |
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Joël et Enzo sont tout propres maintenant |
Que font les filles en après-midi? Elles s’amusent dans la
tente de Thierry et elles dessinent. On a quand même réussi à leur faire faire
un peu de ménage avant d’en sortir. Tante Mona aurait été fière d’elles.
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Camille et Maya s'amusent dans la tente de Thierry |
Au souper, nous avons pour dessert de la bagatelle aux
fraises. C’est facile à faire : gâteau
des anges déshydraté en morceaux, pouding à la vanille et fraises déshydratées
que l’on réhydrate dans l’eau. Enzo ne s’est
pas fait prier pour finir le plat.
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Hum! Que c'est bon de la bagatelle aux fraises |
Ce soir, le soleil qui se couche sur les montagnes nous offre un spectacle haut en couleur. On dirait que les montagnes sont chargées d'or.
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Coucher de soleil spectaculaire |
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En prime, un arc-en-ciel |
Histoire de propane
et de papier de toilette
Les 12 rouleaux de papier de toilette et les 8 bonbonnes de
propane que nous avons apportés ne seront pas suffisants pour la durée de notre
séjour à Ragged Lake.
Les petites n’ont plus droit d’entourer le banc de toilette
de papier. Il faut dire que nous avons
avec nous une Miss Pipi (Chloé) qui veut aller à la toilette à tous les 5
minutes ou presque. Maintenant, elle ne
nous demande même plus de l’accompagner, elle y va toute seule (sauf quand il
fait noir). Au début j’avais peur qu’elle tombe dans le trou du coffre en bois,
mais elle se débrouille très bien; elle connaît même de nouveaux chemins pour retourner
à la tente. On craignait une infection
urinaire, mais la raison de tant de pipi est qu’elle adore mettre dans sa
bouteille d’eau les petits jus de fruits concentrés qui donnent un si bon goût
à l’eau.
Pour ce qui est du propane, les chefs se sont surpassés
cette année pour la préparation des repas et les doubles cafetières du matin
nécessitent pas mal de propane. On saura
pour l’année prochaine.
Tout ça pour vous dire, que ce matin Thierry, Joël et Enzo
partent en mission pour aller chercher ces articles essentiels. A l’aller, ils font 1h30 de canot, plus un
portage, font une demi-heure en auto jusqu’à Dwight où se trouvent un dépanneur.
Après avoir effectué leurs achats, ils prennent le temps de dévorer un burger et
reviennent à Ragged Lake. Nous étions
certains qu’ils en profiteraient pour se payer une petite (une grosse)
récompense. Ils arrivent donc avec ce
que vous savez et en plus un petit tonneau de bière, plus d’autres en canettes,
plus du Gatorade pour les non-buveurs de bière.
Ils sont les héros du jour.
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Le retour de nos héros |
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Avec leur récompense |
Pendant leur absence, nous avons vaqué à des tâches ménagères,
nous avons lu, dessiné et joué à Exploding Kittens avec les filles. Chloé s’est même pratiqué au tir à l’arc.
Pleuvra-t-il?
Le ciel est nuageux ce matin, pleuvra-t-il, pleuvra-t-il
pas? Les gars ne prennent pas de chance
et installent des toiles qui nous protégeront aussi du vent. Nous mettons les bottes des enfants à sécher
près du feu. Leurs escapades sur les rochers
les ont mouillées à l’intérieur.
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Une toile sur le penthouse de Joël et Julie |
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Les bottes se sèchent près du feu |
Joël et Thierry sont des grands amateurs de jeux de
table. A chaque année, ils en ont de
nouveau. Le problème est que certains prennent
des heures pour jouer une partie, en plus du temps pour lire les
règlements. Cette année, ils ont apporté "Forbidden Island".
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Une partie de Forbidden Island |
Camille a adopté une chenille qui se promène sur son nez en
attendant de se transformer en beau papillon.
Dire qu’elle a peur des mouches, des moustiques et des abeilles!
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La nouvelle amie de Camille |
Joël a le goût de relaxer et de lire, mais c’est sans
compter sur la promesse qu’il a faite à Enzo d’aller sauter sur les rochers à
Parkside Bay. Il se laisse finalement
gagner et ils partent en canot en maillots de bain. Nous avons froid pour eux. Ils reviennent quelques heures plus tard,
tout sourire. Il paraît qu’Enzo voulait
encore sauter mais que Joël s’est fait tirer l’oreille.
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Le retour des baigneurs |
Finalement, nous n’avons pas eu de pluie, seulement quelques
gouttelettes et du tonnerre qui grondait au loin.
Sniff! Sniff! On part
C’est le dernier jour, il faut quitter notre coin de paradis
rustique et le laisser tout propre pour les prochains campeurs.
Les enfants sont prêts, les parents ont rempli les sacs qui
sont maintenant plus légers car nous avons tout mangé. Puis nous partons sur le
lac.
La traversée du portage se fait en
deux allers-retours seulement, mais il y a foule dans le sentier. Des groupes de jeunes campeuses arrivent en
même temps que nous avec leurs monitrices. Celles-ci soulèvent les canots, les placent
sur leurs épaules et traversent le portage d’un pas rapide. Je ne peux pas en dire autant de moi-même. Maya, Camille, Chloé et Enzo se portent
volontaires pour transporter des sacs, chaises et autres bagages. Il paraît que Chloé a trouvé très longue la
traversée de Ragged Lake car elle avait envie de pipi. Il y a une petite fille
qui a dû se tenir les fesses serrées.
Premier arrivé au point d’accès de Smoke Lake : le
canot de Thierry, suivi de celui de Joël et en queue de peloton, celui de Serge. Les gars vont chercher les voitures et nous
transportons les bagages dans les autos et installons les canots sur le toit des
voitures. Puis nous partons, en espérant
n’avoir rien oublié.
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Notre arrivée au point d'accès de Smoke Lake |
Nous laissons les canots loués à Algonquin Outfitters à Oxtongue Lake, puis
nous nous rendons au McDonald de Huntsville pour remplir nos ventres de burgers
et de frites.
En parlant d’oublis, en voici deux : Julie a oublié de
placer son permis de stationnement sur le tableau de bord, elle a eu une
contravention de $30. Nous ne trouvons
plus notre tente. Est-elle restée dans le portage ou sur le quai? On ne le
saura jamais; personne ne l’a rapportée au bureau du parc. Une chance qu’elle
était vieille et que nous songions à la remplacer.
5 jours plus tard ...
Notre tente est réapparue. Joël l'avait mise dans son auto par mégarde et une fois à la maison, il l'avait remisée dans son garage. Comme nous insistions beaucoup, il a cherché et a trouvé. Nous n'aurons dons pas de tente neuve l'an prochain.